Vaporisation: Une nouvelle façon de consummer

Consommer du cannabis sans mettre sa santé en danger, c'est maintenant possible grâce aux vaporisateurs. Ces appareils qui connaissent un succès grandissant en France permettent en effet d'éviter les substances nocives associées à la combustion comme le monoxyde de carbone. 

Par Olivier F pour SoftSecret

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore le principe, il s'agit de chauffer par convection la plante ou la résine à une température d'environ 200° C. Les substances actives comme le THC se détachent ainsi sous forme de vapeur qui sera ensuite absorbé à l'aide d'un tube alimentaire ou d'un ballon pour le Volcano.


C'est une fumée beaucoup plus douce qui ne contient pas les substances cancérigènes que l'on trouve dans la fumée issue de la combustion.


Même si il existait auparavant quelques modèles expérimentaux comme le Tilt, les premiers vaporisateurs ont été commercialisés aux états unis dans les années 90. Mais c’est seulement à partir de 2001 avec l’arrivée du Volcano sous l'impulsion de l'association NORML (regroupement d'amateurs de cannabis aux USA) que le principe de la vaporisation a commencé à susciter de l'intérêt chez les amateurs de cannabis.
 Le Volcano, c'est cet appareil étrange qui ressemble un peu à une tajine et que certains ont aperçu pour la première fois dans la série Weeds. C'est à l'heure actuelle le vaporisateur le plus vendu dans le monde et les ventes ont connu l'année dernière une progression de 50 %. 


Médical ou récréatif
 Ces appareils s'adaptent aussi bien aux usages médicaux que récréatifs. Céline qui est atteinte de fibromyalgie l'utilise depuis plus d'un an avec la bénédiction de son médecin : " Moi qui n'est jamais fumé de tabac, j'ai pu essayer enfin ce traitement 100 % naturel bien plus efficace que les médicaments et cela sans aucun effet néfaste pour la santé".  


Franck est ce que l'on peut appeler un usager récréatif. Depuis l'âge de 18 ans il fume presque quotidiennement du tabac et du cannabis. A 40 ans, il décide d'arrêter totalement le tabac : " Le vaporisateur m'a beaucoup aidé. Je n'utilise que de l'herbe pure et je trouve l'effet du cannabis encore plus plaisant qu'avec un joint classique."


Un enthousiasme partagé par de nombreux usagers jeunes ou moins jeunes. 


L'un des avantages de la vaporisation est également l'économie de substance ainsi réalisée. Effectivement, le processus de combustion fait qu'environ 50 % du THC n'est pas utilisé


Néanmoins, certains utilisateurs rapportent au contraire une augmentation de 30 % sur certains modèles.

 Fixe ou portable

 Le principal inconvénient du vaporisateur est son prix qui reste relativement élevé.Pour un vaporisateur fixe de qualité il faut compter un minimum de 250 euros. Ce sont des appareils d'une taille relativement importante qui nécessitent une prise électrique à chaque utilisation. Le vaporisateur portable permet une utilisation nomade et présente l'avantage d'une certaine discrétion par rapport à un joint classique.

 Franck utilise le modèle Arizer Solo avec une autonomie de trois heures. "Le vapo dégage une légère odeur comparable à celle d'une plante en floraison que les gens trouvent en général agréable contrairement à celle de la fumée provoquée par la combustion." Sa petite taille permet donc de l'utiliser dans les lieux publics. Les non initiés pourront le confondre avec un appareil médical comme un inhalateur pour asthmatique. 

Le modèle iolite est le vaporisateur portable le plus connu et c'est actuellement le plus vendu. 

Certains modèles possèdent un variateur de températures. Ce n'est pas le cas de tous les vaporisateurs et c'est un point important car ajuster la température permet de vaporiser certains cannabinoïdes qui peuvent être intéressants notamment pour un usage médical. 

Signalons qu'il existe également des modèles beaucoup moins chers. Ce sont les vaporisateurs non électriques que l'on chauffe avec un briquet. C'est un procédé beaucoup moins fiable car il est plus difficile d'obtenir une température stable.et de vaporiser de façon optimale l'ensemble des cannabinoïdes. 

Vapo made in France

 A l'heure ou de nombreux hommes politiques font la promotion du "made in france", l'Herborizer, est un bel exemple de réussite. 

"Notre chiffre d'affaire a été doublé en 3 ans" nous explique Sebastien Richez, son créateur et fabricant.

 Le slogan de la marque "better for your health, better for your high" peut se traduire en français par "meilleur pour la santé, meilleur pour la défonce" 

L'Herborizer a été conçu en 2005 dans l'Aveyron et l'entreprise est actuellement localisée dans la petite ville de Bédarieux dans le département de l’Hérault. Voila une région au climat ensoleillé ou existe depuis longtemps une tradition de la culture du cannabis en plein air.

 "A l'époque, je fabriquais déjà des chilums et des pipes en verre, j'ai décidé de concevoir un vaporisateur car, en tant qu'utilisateur, les modèles disponibles ne me convenaient pas." 

L'appareil en verre brocilliate, soufflé à la bouche par des souffleurs au chalumeau est fabriqué de façon artisanale avec un système exclusif de convection à chaleur tournante. 

C'est actuellement le seul vaporisateur fabriqué en France. Il existe plusieurs modèles. Durant sa conception l’accent a été mis, grâce au procédé exclusif, sur la préservation des saveurs durant la vaporisation L’Herborizer a été primé deux fois à la High Times Cannabis en Hollande. 

Plusieurs modèles sont proposés : version tube ou sphérique, avec ou sans variateur de température. 

Il existe un modèle également unmodèle nommé "Vaporisateur custom" totalement personnalisable.

 Il y a donc une forte progression des ventes mais la France est un toujours un peu en retard. "Nous réalisons 70 % d également nos ventes à l'export" poursuit Sébastien.Par ailleurs, l'entreprise fabrique depuis cet été tout le système de vaporisation (verre inclus) du nouveau vaporisateur allemand RooR Vapor.

 Sur la page Facebook de Herborizer , on peut trouver une sympathique sélection musicale appelé " Musiques de chanvre". 

Magasins 

A paris, vous pouvez acheter un vaporisateur à la librairie Lady Long Solo situé rue Kleber dans le 11 ème arrondissement de Paris. La librairie est spécialisée, entre autres, dans les livres sur le cannabis. Le libraire Michel Sitbon, "cannactiviste" engagé avec l'association Cannabis sans frontières nous explique : "Si je vends des vapos, c'est pour le bien public". Par ailleurs, cela permet de diversifier un peu les activités dans un secteur en crise qui est celui de l'édition.

La librairie vend des vaporisateurs depuis 3 ans. Il y-a ici un grand choix d'appareil distribués par la Centrale Vapeur. Vous trouverez ici de bons conseils pour vous aider à faire votre choix. Le plus vendu est le portable Vapor Smoke mais Michel préfère les modèles fixes : "Je les trouve beaucoup plus efficaces". Il en a essayé plusieurs et a particulièrement apprécié le Silver Surfer.

On peut également acheter un vaporisateur, à Paris, à la boutique du musée du fumeur, ce qui est paradoxal car avec un vapo, on ne fume pas : on vaporise !

 Si vous n'avez pas la chance de venir à dans la capitale vous pouvez également commander votre vapo directement sur le site de la Centrale Vapeur et il existe plusieurs autres sites français ou étrangers sur lesquels on peut commander. Il n-y-a pour l'instant pas beaucoup de boutiques qui vendent ce type de produit en province. 

En dehors des sites marchands, on trouve également sur le web, de nombreux sites ou forums en français ou en anglais consacrés à la vaporisation qui vous aideront à comparer les différents modèles. 

Le futur du cannabis ?

 Devant l’enthousiasme des usagers et des nouveaux venus qui sont souvent agréablement surpris, nous nous sommes posé la question : n-y-a-t-il aucun inconvénient à utiliser un vaporisateur et est-ce vraiment aussi bien qu’un "spliff" traditionnel ? 

Jean Claude qui utilise le modèle Life Saber nous explique : 
"Je suis globalement très satisfait mais je vois quand même un petit inconvénient : c’est le temps passé à consommer car en mettant la même dose que dans un joint classique, je mets deux fois plus de temps à vaporiser, soit 20 minutes au lieu de 10" 
"De toute façon" nous dit Lionel, un autre usager "Le vapo, qu’il soit fixe ou portable demande toujours de l’électricité à un moment donné, ce qui n’est pas toujours très pratique quand on est, par exemple, à la plage" 

Même si certains portables sont de petite taille, la plupart sont relativement encombrants et toujours plus lourds qu’un paquet de feuilles à rouler.

Le vaporisateur incarne parfaitement un nouveau type d’usager : citoyen éclairé et écologiste convaincu, il rejette le tabac et préfère les produits bios. Il fait attention à ce qu’il consomme, ce qu’il mange, comment il se déplace…. Il est donc logique qu’il se préoccupe de la qualité de son cannabis et de la manière dont il l’ingère.

Nous sommes donc loin de l’image du toxicomane inconscient ou auto destructeur que certains aimeraient associer à l’amateur de cannabis. 

Dans les prochaines années, le prix des vaporisateurs va probablement baisser et les usagers de ce type d’appareil seront de plus en plus nombreux. 

Mais on aimera toujours de temps en temps se rouler un bon vieux joint à l’ancienne.

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